Touche pas mon casque

Quelque part en banlieue Parisienne, en planque depuis déjà deux bonnes heures, sur une aire de lavage pour voiture...

Je suis assis sur un petit muret, ma moto à une vingtaine de mètre derrière la cloison opaque d’une alvéole de lavage, le casque posé sur le réservoir, les clefs sur le contact, bref opérationnel mon colonel!

Un gars arrive en scooter et se gare dans l’alvéole près de ma moto, mais je n’y prête pas attention. Inconsciemment je vois le gars qui ne nettoie même pas son scooter mais qui tourne autour sans raison apparente.

Mais comme je suis concentré sur la porte d’où doit sortir mon objectif et qu’en plus je reçois un coup de téléphone de mon confrère qui me demande où en est la mission, j’oublie presque le type au scooter.

Et puis dans la conversation, j’entends le scooter démarrer et partir mais je ne daigne pas y jeter un coup d’oeil, toujours au téléphone et à surveiller ma fameuse porte d’immeuble.

Finalement je ne sais pas pourquoi mais je jette quand même un oeil à ma moto et là d’un coup je me lève pour être sûr que je ne rêve pas!

Mais non! Je ne rêve pas! L’enfoiré en scooter, vient de me tirer mon casque alors que j’étais juste à coté. 

Je raccroche le téléphone, saute sur ma bécane, part sur ma droite car le merdeux n’est pas passé devant moi et je met les gazes sur la grande avenue, coupée par plusieurs perpendiculaires. 

Première perpendiculaire, gauche, droite, pas de scooter à l'horizon...

Deuxième perpendiculaire, gauche, droite, toujours pas de scooter à l'horizon...

Troisième perpendiculaire, gauche, droite et droite, je vois le scooter au milieu de la rue. Poignée en coin, je fonce sur la petite frappe que je ne tarde pas à rattraper.

Le mec flippe et s’arrête en vrac contre une voiture et se place derrière son scooter. Il me crie:

• Détend toi!! Calme!!!

Je lui réponds calmement en le regardent dans les yeux avec mon air le plus «tragique» possible:

• Le casque!

• détend toi me répond-t-il.

J’ai envie de lui défoncer sa petite gueule de connard, mais je suis en mission et si cela dégénère ça pourrait mal se finir.

Finalement la petite fiotte me rend mon casque mais pour lui foutre les jetons, je lui dis:

• tu as vraiment beaucoup de chance aujourd’hui car tu es tombé sur un gros dispo’ mais comme tu n’es qu’une petite merde tu peux dégager.

La vermine est repartie sans demander son reste, sûrement en se disant que la prochaine fois il choisira mieux sa victime...