Un détective comme les autres

Un détective comme les autres
Le détective privé

Asiatique jamais vu





Ca faisait déjà un jour complet de planque que j’étais sur une femme Asiatique, pour une affaire de travail clandestin en banlieue Parisienne quand ma seconde matinée venait de s’achever comme elle avait commencé. C’est à dire avec pas l’ombre d’une Asiatique dans les parages. Est ce que les informations concernant son adresse étaient bonnes?

Je crois que finalement nous ne le saurons jamais...

Mais en ce qui nous concerne,  il était midi largement passé, quand assis sur ma moto j’entends comme des cris très brefs venant d’au-dessus de ma tête à l’angle d’où je planquais.

Je décide donc de descendre de ma bécane, motivé par l’ennui et la curiosité pour me positionner au dessous de la fenêtre en question, sans rien apercevoir de plus...

Il faut que je vous précise pour la compréhension de la suite de l’histoire qu’à cet angle existait un restaurant fermé dont la porte était condamnée. Mais pas seulement, les fenêtres et la porte de l’immeuble se trouvant sur ma façade (coté planque) l’étaient aussi.

Et du coup on avait l’impression que la fenêtre d’où étaient venus les cris était un squat.

Bref je disais donc que je m'apprêtais à retourner sur ma moto quand un objet non identifié traversa la fenêtre en question.

Quelques secondes plus tôt et je me prenais un truc dans la tronche pour avoir été trop curieux. Mais c’est là que les choses devinrent sérieuses, car non seulement j’entendais des cris étouffés mais en plus de la fumée sortait par le trou dans le carreau.

Ni une ni deux je décroche mon téléphone et fais le 18 puis explique la situation aux pompiers.

Une fois raccroché le téléphone et aidé par des gens qui se sont arrêtés au vu des évènements, je commence à défoncer à coup de pied l’accès condamné du restaurant puisque la fenêtre se trouvait juste au dessus de la porte.

A peine réussi à la défoncer que nous rentrons dans l’établissement désaffecté à la recherche d’un escalier que nous trouvons, mais qui nous mène à une pièce qui n’a rien à voir avec l’appartement du sinistre...

Je redescends donc les escaliers à toute vitesse pour essayer de trouver une autre solution et nous croisons un pompier déjà sur les lieux qui me sert la main et me demande un topo de la situation. Je lui dis alors qu’il n’y a pas d’accès ici mais au même moment, dehors,  les soldats du feu n’ont pas perdu de temps puisqu’ils ont sorti une échelle et qu’ils sont déjà en train d’essayer d’ouvrir la fenêtre.

Quand enfin nos héros arrivent à rentrer, quelques secondes pus tard, ils sortent par la fenêtre, une femme métisse entièrement nu, à moitié inconsciente et un joli bébé, nu lui aussi mais pas content du dérangement et apparemment pas vraiment conscient de ce qui lui arrive, mais néanmoins en bonne santé.

Evidemment une voiture de police est arrivée sur les lieux, mais curieusement ils sont en civil... Bien sûr ils prennent ma déposition, puisque j’étais le premier sur les lieux et que j’ai prévenu les secours.

Enfin, après quelques questions de routine, les pompiers, la police partis et les curieux éparpillés je me retrouve seul sur mon lieu de planque, mais obligé de constater que, vu l’attention que j’ai porté pendant la dernière demi heure à ma mission, je pense que je peux rentrer chez moi.

Et vous allez me dire et alors, c’est tout? Tu nous déranges juste pour ça! Ok tu as appelé les pompiers pour un début d’incendie, super!!!

Oui, mais ce n’est pas fini... Le soir même alors que je me rendais sur un nouveau lieu de planque avec un véhicule de location, je reçois un coup de téléphone:

(Je captais mal et comprenais un mot sur deux)

  • Allô bonjour Monsieur, vous êtes bien Monsieur bip!

  • Oui c’est moi...

  • Police chrenieunieu de chrenieunieu, 

  • Ha bein justement je suis en train d’arriver avec le sous-marin sur le lieu de planque...

  • Le sous-marin? Sur le lieu de planque! Mais de quoi vous parlez? C’est la brigade criminelle de Courbevoie, vous allez monter une planque avec des collègues?

  • Heu oui avec des gars de la Bac, dans Paris...

  • Ok, en fait je vous appelle concernant l’incendie de ce midi, c’est bien vous qui avez  appelé les pompiers?

  • Oui oui c’est bien moi, pourquoi?

  • Est ce qu’il serait possible de vous voir rapidement?

- Oui si vous voulez je fini vers 06H30 demain, le temps de ramener le véhicule de location et je suis disponible après...

  • Ok, alors on dit 08H30, d’accord?

  • Oui d’accord mais pourquoi la criminelle? C’était juste un début d’incendie avec une femme et un bébé dans un appartement?

  • Ca aurait pu effectivement être juste ça, mais les pompiers ont trouvé la femme avec les pieds et poings liés, Monsieur...

  • Ha merde effectivement, bon et bien à demain alors...

Je suppose que vous voulez savoir ce qu’il s’est passé pendant ma nuit de planque dans mon soum’?
Ben rien! Que dalle, juste moi et la vitrine du magasin défoncé que je devais surveiller et de temps en temps une gueule saoule qui rentrait chez lui en titubant sur le trottoir, mais même pas un chat noir!

Bon de toute façon c’est pas pour ça que vous êtes restés à lire, mais pour la suite de l’histoire, non?

Alors me voilà donc devant le bâtiment de la brigade criminelle de Courbevoie prêt à pousser la porte et entrer...

J’entre dans le hall, il y a un comptoir au fond pour l’accueil des gens, avec un escalier sur sa droite, mais il n’y a personne derrière. En même temps on est dimanche. De droite à gauche il y a des fauteuils et toujours à droite un couloir et à l’angle en face du comptoir entre l’escalier et le couloir, un bureau avec personne non plus dedans. Du coup je m’assoie sur un fauteuil et attends qu’une âme daigne sortir de cette immeuble fantôme, car en plus il n’y a pas un bruit.

C’est au bout de cinq minutes qu’un jeune homme est sorti du couloir et surpris de me voir il me demande ce que je veux. Je lui explique donc que j’ai rendez vous avec le capitaine, Bip! «Ha ok, me dit il, je vais l’appeler», avant de me laisser de nouveau seul...

J’ai bien du attendre 15 à 20 minutes avant d’être enfin reçu par l’officier en question, au demeurant fort sympathique cela dit.

Les questions de base terminées, nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse, profession, bref, le pit’ m’explique qu’il s’agirait en fait d’un règlement de compte avec tentative de meurtre.

Et il me demande si pendant ma planque je n’aurais rien vu qui aurait pu attirer mon attention.

Du coup c’est vrai que j’avais vu une Mercedes noire avec une plaque étrangère passer plusieurs fois devant moi. Mais je n’avais pas relevé la plaque...

A par ça et les cris étouffés, on avait bâillonné la femme, c’est tout ce que j’avais pu constater.

«Très bien!, me dit le capitaine, je vais vous montrer quelques portraits et on ne sait jamais, peut être qu’il y en a un qui est passé devant vous et que vous allez le reconnaître...»

J’ai du voir défiler une trentaine de photos, des blacks et des gris, aucun chocolat bleu pâle, je confirme, aucun...

L’officier, avant de me laisser partir me donne sa carte de visite et me demande si je vais retourner travailler dans le quartier. Ca tombe bien j’y retourne demain matin. Alors si jamais je vois quelques chose je vous appelle c’est ça?

Et bien vous ne me croirez jamais si je vous dis qu’entre midi et treize heure, le lendemain, alors que je prenais un sandwich en vitrine d’un fast food, pour garder un oeil sur mon objectif, je ne vois pas passer juste devant moi, un des gars que j’ai vu la veille sur les photos!!!

Putain dans ma tête l’ordre des priorités se fait vite, d’un coté on a une affaire de clando’ et de l’autre, une histoire de meurtre, plouf, plouf, j’ai pris la deuxième épreuve et me voilà en filature derrière un type dont je ne connais même pas l’identité et peut être hyper dangereux,

Tout en le filochant je chope dans ma poche le numéro de téléphone du capitaine et tombe sur un mec qui me dit qu’il n’est pas là. Du coup il faut que je lui explique de quoi il en retourne.

Il me répond ok ne quittez pas je vous passe quelqu’un qui connait l’affaire.

Et une fois que j’ai le type au téléphone et que je lui ai expliqué la situation et que je loge le gars qui rentre dans un immeuble deux pâtés de maison plus loin, il me dit:

- Ha mais c’est bon vous pouvez lâcher car on a arrêté le coupable hier soir...

Résultat j’ai encore levé la surveillance sur mon affaire, mais en plus cette fois pour rien et du coup c’est plus la peine de rester là. 

Tout ça pour ça! Ils sont forts quand même ces Asiatiques pour détourner l’attention!

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